Voici une lettre particulièrement touchante, reçue en 1996. Elle était signée par Jean-Louis Fritz, et envoyée depuis Simandre, en Côte d’or. Il venait de lire, dans "Le silence rompu", le récit de l'un des témoins, Georges Brulfer. On notera l'humour désabusé de cet homme plein d'humilité.
"Saviez-vous que vous avez parlé de mon père dans votre ouvrage?... me dit-il. Je vous remercie de tout cœur mais quel choc pour moi! J’avais onze ans quand il est mort et j’ignorais à peu près tout de lui..."
"C’est mon demi-frère qui m’a prévenu quand il a lu votre ouvrage. Depuis que j’ai quitté la Moselle pour la Bourgogne, je me suis souvent fait traiter de "Boche". Vous pensez, avec le nom que j’ai!
C’est bien d’avoir ressuscité Georges Fritz dans la mémoire de son fils. Dorénavant, je peux l’imaginer, en novembre 1944, sortant de Conthil, sur la route de Riche... Il marche en chantant pour accueillir les Américains, avec son drapeau tricolore... Et s’il a bu un petit coup de mirabelle pour se donner du courage, ce n’était pas grave en un jour pareil… Il ne fut pas le seul à l’époque. Grâce à vous, il ne mourra jamais. "