L'accent de mon père

 

Metz. 1969. Tout débute cette année-là, par un conflit soudain, comme il en arrive souvent dans les familles. Frédéric affronte Aloyse, dont il avait toujours respecté l’autorité paternelle... Le reproche qu’il ose enfin lui faire, en évitant de le regarder dans les yeux, n’a rien à voir, en effet, avec une crise d’adolescence. Il trahit une humiliation que le fils a honte de ressentir, un complexe impensable ailleurs qu’en Moselle. Le jeune homme, devenu lycéen messin, ne supporte plus d’entendre parler son père avec un accent germanique! Le village où vivent ces forestiers, malmené par trois guerres et deux annexions, se trouve dans la partie frontalière du département, dont le dialecte remonte à Clovis, ou même plus loin encore, alors qu’à Metz on a toujours parlé roman.

Le destin de Frédéric et d’Aloyse nous crie la frustration de nombreux Mosellans, depuis 1945. C’est un thème tabou, jamais abordé de front par les historiens français. Ainsi refoulé, il n’en continue pas moins de blesser quotidiennement la sensibilité des vieilles générations, tout en réveillant la mémoire des plus jeunes. Ce roman est parfois meublé de récits douloureux qui hélas! sont authentiques. On aura compris que toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas le fruit du hasard...

Cet ouvrage, sorti en 1996, avait obtenu il y a vingt ans le prix des Conseils généraux. Il est réédité pour la quatrième fois. (Editions des Paraiges).

En mars 2012, le sujet a aussi conduit à une thèse sur l'identité mosellane soutenue par Francisca Mari à l'Université italienne de Udine.

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