Rien ne prédisposait Jacques Gandebeuf à s’intéresser un jour à l’histoire de la Moselle. Né en 1926 et d'origine auvergnate, il n’avait aucune attache dans la région et ne la "découvrit" que par pur hasard professionnel.
Journaliste à Clermont-Ferrand puis reporter dans la presse stéphanoise, il entra en effet, dès 1966, comme grand reporter et bientôt éditorialiste au "Républicain Lorrain".
Durant une trentaine d'années, ses déplacements fréquents tout autour du monde ne lui laissaient guère de temps d’approfondir le passé refoulé de la société locale. Mais comme tous les Français venus "de l’intérieur", il en avait senti très tôt la complexité, tel l'écho d’une sourde inhibition. Par tempérament, il supportait assez mal l'injustice et notait souvent, autour de lui, les clichés imbéciles et désobligeants sur ses nouveaux amis, les "Boches de l'Est".
Il lui fallut attendre la retraite, en 1992, pour entreprendre un long travail de recherche, sans prétention d’historien, sans aucune préoccupation commerciale mais seulement pour montrer son respect au pays qui l’avait si bien accueilli. Comme un compte à régler en somme. Il a choisi d'ailleurs de rester à Metz et a écrit depuis, sur ce qu'il pense avoir compris de la complexité mosellane, un roman et quatre ouvrages de reflexion historique, tous bien accueillis dans le département. Il est aussi conférencier.