Il aurait perdu le sommeil. Ceux qui ne l’aiment pas disent qu’il l’avait bien cherché. Sa houppe nous dit qu’il avait la tête ailleurs.
En quoi les nuits blanches de ce découvreur agité pourraient-elles nous troubler alors qu’en Moselle, le projet Grand-Est dort comme un bébé ? Vous verrez plus loin.
Né en Afrique du Sud mais Canadien par inclination, puis Américain par calcul et déjà Martien par la mèche, il est surtout connu comme un caméléon roublard. Sauf qu’au lieu de changer de couleur, il change de passeport. Sa réputation fait aussi penser au lapin blanc de la pub Duracel qui gagnait tous les sprints au son du tambour.
Et soudain, même en comptant les moutons, pas moyen de fermer l’œil. A force de se laisser Haley dans le dortoir des comètes, Elon a fini par snober ses pantoufles en oubliant que sur terre, la nuit continuait de succéder au jour.
La planète rouge l’aura vampé... Elle est pour lui une idée fixe. Son plan prévoit d’y revivre, dans leurs chariots blancs, l’épopée des premiers Américains il y a deux siècles. L’allusion ne manque pas de panache car la mythique errance des Conestoga vers l’Ouest fait partie de la mémoire mondiale.
Avec une nuance pourtant. Les anciens se cherchaient un lopin pour planter du maïs, alors que le bazar informatisé que l’on voudrait envoyer sur Mars devra pomper du dollar, au nez de la NASA qui pensait encore enchanter nos rêves.
Evidemment, ça fait jaser. Le milieu très pointu des bureaux d’étude se pose des questions depuis l’insomnie du patron. Des astronomes jaloux, ravis de voir un promoteur perdre la boule, se sourient en recevant l’écho d’une musique céleste qui, d’une galaxie à l’autre, paraît chevaucher l’infini, En fait, ce sont des anges qui chantent. Ils jubilent.
« Elon s’en fout, de risquer la rougeole,
Elon s’en fout pourvu qu’il fasse des sous.