Metz se souvient enfin

 

adrienne thomas.

Il aura fallu quasiment un siècle pour que le nom d’Adrienne Thomas soit enfin honoré par les Messins. Et pas n'importe où, mais au coeur de la gare, au point le plus passant. Il restera scellé aux deux bouts d'un long couloir qui eût longtemps pour seule fonction de diriger, vers le centre-ville, les milliers de voyageurs qui débarquent des trains chaque jour.
Le hasard aura voulu que les mêmes foules puissent dorénavant, au bas des escaliers, choisir le sens inverse pour gagner la sortie vers Pompidou. Quelle bonne idée! Comme si, quelques mois avant la dépose des plaques, la remarquable exposition sur "1917", avait permis à l'esprit de "Catherine soldat" de planer jusqu'au chapiteau blanc. Pour nous rappeler que la jeune fille avait, sur le sujet, des choses à dire.
 
Hélas, le fantôme de la jeune aide-soignante, un personnage de roman calqué sur les tristes souvenirs d'une écrivaine, hantait seulement, depuis 1916, les hautes marquises de la gare, jusqu'à leur destruction.

Enfin sorti d'un long oubli, le profil de la jeune fille allemande va s'installer dans l’imaginaire messin où seule son "image d'anti-Colette Baudoche" lui servait jusqu'alors de pâle identité. Cette opposition des deux héroïnes est révélatrice... En fait, la seule différence qui les sépare, c'est que Colette est une affabulation revancharde de Barrès alors que Catherine est le vécu douloureux d'Adrienne Thomas. Mais les deux personnages sont habités d'une même pureté.

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