Le duc furieux a bien dû plier

 

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A mi-hauteur de la longue table, mais bien caché par les deux fauteuils, le duc découvre… un siège pliant! On le lui montre en souriant, comme on pousse un bébé vers son pot.

Le Lorrain a vite compris mais la provocation le raidit… Peu habitué à frotter sa grandeur au ras du parquet, il essuie là un affront impardonnable mais comme il lui faut donner l'impression de l'avoir déjà oublié, mieux lui vaut, sans discuter, carrer son séant aux dimensions d’un tabouret qu’on déplie. Après un regard faussement distrait sur la courtisanerie qui l’entoure, il ploie dignement des genoux et meut le reste de sa noblesse en haussant les épaules, ce qui reste, bien sûr, une façon de parler.

Constatant aussitôt que sa barbichette n’a pas trempé dans la soupe, il se réjouit de n’être pas totalement ridicule… Sa carcasse est certes un peu coincée au niveau des coudes mais la tête est restée à bonne hauteur, au-dessus de la nappe… Surtout, ne rien laisser transparaître alors que sous la bouclette, sa fureur tourne à grand régime. Le roi, qui attendait beaucoup du spectacle, est sans doute un peu déçu.

C’est ainsi qu’un objet riquiqui, de ceux qu’on fourre dans un placard, est devenu en 1641 "le pliant de Charles IV", tout comme après Waterloo, un feutre aux rondeurs mordorées deviendra plus tard "le bicorne de Napoléon".

L’anecdote nous est précieuse. Elle nous montre que dans le micro-climat soupçonneux de la Cour, le roi ne prenait plus de gants pour secouer la noblesse. Déjà, les deux femmes de sa vie, Marie de Médicis et Anne d'Autriche, n'avaient cessé de la dresser contre lui. A la fin de son règne, le badinage des grands châteaux était devenue si pollué que pour rester bio et non dégradable, il fallait deviner le plus vite possible la dose de poison sur les lèvres de son voisin... La santé passait par l’épée, jamais par les plantes. Pour un sourire de trop à table aux amuse-gueules, on s'envoyait les témoins au dessert.

35. Louis XIII empeche Annedautriche de comploter

36 naissance de Louis XIII a Fo ntainebleau

08 Un monde dhommes 2

07 Les duels s

34. Louis XIII et Marie de Medicis

Sans arrêt bousculé par les intrigues, qu'elles viennent d'Anne, son épouse hyperactive ou de Marie, sa mère maladivement exclusive, Louis, jusqu’à sa mort, se méfia des suggestions de la première en ne cessant de repousser les manipulations de la seconde. Dès la naissance du roi en 1601, Marie n’avait jamais cessé de le materner pour mieux le contrôler.

Quatre siècles plus tard, le piège de Saint-Germain-en-Laye nous pousse à réfléchir sur l'importance de l'imprévu dans la genèse d'un événement historique. L'on voit qu'il suffit d'un geste inattendu, mais bien placé comme au théatre, pour cristalliser le sens profond d'une intrigue.

Le geste devient une image qui va luire comme un flash sur nos attentions éparpillées. A Saint-Germain, la scène du dépliant résume en deux secondes un rapport de force entre le roi et le duc. Elle fournit une information incongrue sur la manière diabolique de l'époque, sa cruauté bouclée, son goût de l'humiliation. Elle est un signe.

Or justement, l'attention du lecteur en a grand besoin. Attaquer un récit dépourvu de signes, c’est tenter de grimper sur une paroi glissante. Alors que pour la vaincre, il faut d'abord pitonner puis s’encorder.

C'est pourquoi l'esprit de Saint-Germain vibre encore dans la banalité d'un dépliant! Cette image d'un Charles recroquevillé sur son siège, personne ne peut jurer qu'elle n'a pas été inventée, on verra plus loin. Mais elle reste plantée comme un piton dans notre paroi mémorielle. Même si Louis et Charles s’étaient souvent chamaillés, elle nous dit que le guet-apens du château les retrouvait cette fois face à face, la crête gonflée comme deux coqs psycho-rigides.

Malade, le roi de 1641 se voulait enfin le patron... alors que son invité avait déjà donné. Le duc s’était senti floué. Vingt ans plus tôt, l'entourage de Louis l’avait forcé d’épouser sa cousine Nicole, pour qu’une alliance permit enfin à la région Lorraine de quitter l’Empire romain-germanique…

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11 Charles IV macho

12 Detresse lorraine guerre

La mort d’Henri IV avait bousculé la donne et rendu caduc tout espoir du duc. Louis XIII avait choisi une infante d’Espagne et changé du même coup le jeu diplomatique. La Guerre de Trente ans ne pouvait que balayer la grande région. Charles avait dû retrouver ses terres de Lorraine mais à condition de s’y tenir bien sage. C'était mal le connaître. Il n’aurait plus évidemment qu’une idée fixe: contrer le roi sur tous les champs de bataille.

12.2. Lit de Justice Louis et Henrii IV

A la mort d’Henri IV, le jeune dauphin Louis qui a 9 ans est présenté lors d’un Lit de justice.

Elle était donc bien loin, leur ancienne connivence. Toute mélancolie à son propos s'était délayée, je parle de ce plancton qui dort au fond des cœurs quand la vieille amitié a fondu. Les deux adultes avaient oublié le bruyant paradis de leur enfance, alors qu' une marmaille bouclée jouait aux petits soldats sur les terrasses du Château-Vieux. Même les bâtards du bon roi Henri s'y sentaient à l’aise quand les quatorze enfants de la Cour, ce "troupeau de Saint-Germain" comme disait Marie de Médicis, galopaient sans arrêt autour du dauphin. A ce dernier, on avait fabriqué une petite armure car il aimait diriger la manœuvre dans les jardins. L’ennui, c’est que pour lui glisser une idée lors des attaques, les plus courageux de ses aides de camp devaient s’y prendre avec adresse, leur petit chef étant incapable de supporter la contradiction. Au cœur d’une conversation chaleureuse, sa posture aimable se disloquait soudain.

 

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En vérité, les frasques de son père faisaient honte au jeune Louis, non tant sa poule au pot tous les dimanches que les autres au lit toute la semaine. Mais le dauphin aimait profondément Henri IV et gardait ses pudeurs pour lui. Cette contradiction avait enseveli son caractère sous un filet d’humeurs négatives dont les mailles le paralysaient. Très blessant avec ses domestiques, fût-ce lors d’un repas improvisé, il ne pouvait s’empêcher de leur rappeler qu’un serviteur ne doit jamais manger avec son maitre. Comme s’ils risquaient de l’oublier, les bougres...

Avec cette muflerie distinguée qu’ont les puissants, il avait même avoué à propos de son valet préféré: "Il compte moins pour moi que la mède que je viens de faire". On notera pour l’occasion que le dauphin ne roulait pas les r.

Au fond, Louis restait un manuel hypersensible. Une manufacture à lui tout seul. Tout jeune, il fabriquait de petits canons, jouait au tapissier ou chauffait la cornue pour distiller un nouveau parfum... Il gardait même une sensibilité d'artiste, adorant peindre ou dessiner, de surplus composer les motets d’une polyphonie plaisante. De sa mère, il avait conservé le goût des danses, au point de jouer fièrement ses propres œuvres. La Cour connaissait par cœur une chasse aux merles devenue rengaine rêveuse dans son "Ballet de la Merlaison".

15 Louis XIII musicien

16 Les gens fuient la guerre

17 enfants trouves lenain

30 La tasse de chocolat

29 Les bourgeois3

28 LeNain 1

Aucune musique royale n’aurait pu adoucir les mœurs brutales du XVIIe siècle alors que la société civile, pourtant bien touchée par les idées de la Renaissance, se déchirait à nouveau dans les pièges de la religion. Chaque milieu vivait ce changement d’époque à sa manière, les aristocrates dans les châteaux, les soldats dans les auberges, les bourgeois dans les cercles et les gens du peuple dans la misère.

 Louis XIII semblait insensible aux honneurs alors que sa fausse humilité le maintenait dans le besoin paradoxal d’être obéi. Voltaire l’avait plus tard habillé pour l’hiver en parlant "d’un être maussade et mystérieux, insupportable en somme et d’une incurable mélancolie."

On savait qu’il souffrait durement de désordres digestifs sans que les Diafoirus de l'époque aient pu à coup sûr identifier ses crises. Jusqu’en 1932 où un chercheur américain les baptisa de son nom, comme il était devenu d’usage. C'est ainsi que trois siècles plus tard, la maladie de la couronne devint assez drôlement la maladie de Crohn.

38 Louis recoit duc de Longueville

Se servant habilement de son image d'inquiet permanent, le roi restait un souverain très malin.

39 Louis XIII adulte mariole 1

Fin de la parenthèse royale et retour au 2 avril 1641 à Saint-Germain-en-Laye… La fête continue… Nul ne sait si Charles IV a soupé avec appétit quand on le prie de rejoindre au dessert le chœur de la chapelle. Le roi, plus miel que jamais, l’y attend à genoux sur un prie-dieu. L’aumônier convie le duc à signer enfin, et sur les Evangiles, le traité dont l’audition écourtée l’avait tant meurtri la veille. Pour que sa contrition soit cette fois complète, on lui ordonne de s’agenouiller à son tour… Mais pas sur un prie-dieu, ni même un dépliant… Sur un modeste carreau de velours! Et voilà de nouveau notre duc au tapis.

C’est ainsi que Louis XIII, comme on tend un morceau de sucre au chien dont on a lancé la baballe au bassin, rendit sa Lorraine à Charles IV, après lui avoir fait passer, devant tout le monde, un sale quart d’heure qui avait duré trois jours.

Pour que ça lui serve de leçon, se disait la Cour. L’expression "Cause toujours!" n’étant pas encore inventée à l'époque, on imagine le duc marmonnant dans sa moustache une répartie mieux connue, du genre: "La leçon de votre majesté, je m’assois dessus!"

On vous rappelle que deux jours plus tôt, en grand secret mais devant notaire, le duc avait renoncé à toute alliance avec la Maison d’Autriche sur un parchemin en peau de lapin… S'il fallait résumer ce jeu de dupes, Louis XIII s’était cru le plus malin en imaginant le dépliant éjectable, et le duc l’avait contré en inventant le futur rétroactif.

18 Dessin Callot Lenrolement des troupes cm

19 Joueurts de cartes

C’était bien dans le caractère de Charles. Il aimait la guerre, à une époque où les aristocrates considéraient cette boucherie comme un art, les citadins comme une erreur et les paysans comme une calamité. Les états d’âme de Louis XIII, sa mauvaise santé, son esprit tourmenté, sa méfiance au sujet des dames, laissaient le duc aussi froid qu'une nuit d’hiver sur le plateau de Langres. Sous le visage buriné du Lorrain vibrait un aventurier caractériel, doublé d’un beau parleur brouillon qui s’y entendait pour aborder le beau sexe et adorait qu’on parlât de lui dans les gazettes. Toujours au grand galop d’une bataille à l’autre, il détestait les officines où l'on chuchote en robe noire mais restait d’une fidélité totale au Saint-Empire romain-germanique. Alors qu’au nord, Metz devenait doucement française...

Le fait de passer sa vie à cheval l’avait à coup sûr protégé du mal de dos, vu que la couche sur laquelle il devrait mourir bien plus tard ne serait qu'un habituel lit de camp. Un soir de bataille, en 1675, un médecin général sortirait de sa tente avec, au bout du bras, la perruque du duc. Dix mille soldats se mettraient à genoux… Un fidèle tambour en larmes sonnerait sur l’instrument une dernière charge avant d’en crever rageusement la peau.

20 Chateau Saint Germain

21 Louis XIII richelieu aÇ cheval

La seule erreur de Charles IV fut d’orgueil. Il se prenait bien naïvement pour l’ennemi public numéro un de la Cour de France alors que la Lorraine était loin d’être, aux yeux du roi et de Richelieu, le premier souci. Le duché de Lorraine irritait certes Louis XIII mais c’était surtout parce qu’il barrait aux Français le passage vers l’Alsace, le Rhin et Strasbourg. Les grands d’Europe se déchiraient. L’intrigue se nouait partout, de Moscou à Lisbonne.

21.2 bruegelmassacreinnocents

Charles IV, en ambassadeur marginal du Saint-Empire romain-germanique, rêvait d’être le grand intercesseur des Cours rhénanes alors que, pour le roi comme pour Richelieu, il n’était qu’un emmerdeur secondaire. Un petit siège avait suffi pour le déstabiliser alors que pour secouer en vrac la moitié de l’Europe, il eût fallu un trampoline.

 21.3 Cinq Mars se rend

22 Trois mousquetaires

Reste la question? Qui a raconté le premier cette histoire de dépliant? Il s’appelait le Père Hugo, mais si vous le cherchez sur Internet, il vous faudra vider les fonds de tiroir de Google et trouver les bons mots clés. Sur tous les ordinateurs, un autre Hugo, notre grand Victor, lui fait de l’ombre. Il n’y en a que pour lui dans les dictionnaires et c’est bien normal.

Le Père Hugo, prénommé Charles-Louis, était né, lui, près de Saint-Mihiel en 1667, c’est-à-dire un bon quart de siècle après la rencontre de Saint-Germain-en-Laye. On conviendra qu’il n’avait aucune chance de voir la scène fameuse... Il aura donc fallu que des témoins la lui aient racontée. On me dira qu’il ne serait pas le premier moine à inventer des histoires pour la bonne cause, mais il a plutôt laissé le souvenir d’un homme attachant et intellectuellement honnête.

D’autant qu’il était d’une curiosité de fouine. Tout l’intéressait. Peu connu en dehors de la Lorraine, il avait été le premier, à s’attaquer, de 1700 à 1713, aux archives de Charles IV. Devenu le thuriféraire de la cause ducale, il partait sagement du principe que "les sources ne servent qu’à prouver les faits". Pour lui, la vérité devait demeurer "à l’abri d’une foule d’ennemis". Tiens, tiens?

De Sainte-Marie-aux bois jusqu’à à Pont-à-Mousson, le Père Hugo passa toutes ses journées dans un fouillis de brouillons et de notes qu’il réécrivait toujours de sa main, pour tenter de donner de la beauté littéraire aux "chiens écrasés" de l’époque.

23 Dom Calmet

Un autre abbé, Dom Calmet, né près de Commercy en 1672 et mort à Senones en 1757, avait repris la chronique lorraine amorcée par le Père Hugo. Moins attiré par l’investigation sur le terrain mais doté d’une plus vaste envergure, il se méfiait des faits tant que l’écrit ne les avait pas confirmés. Sa prudence n’était pourtant pas une pierre dans le jardin du Père Hugo qu’il respectait, mais disons qu’il prenait plus de recul.

En juillet 1726, alors que Dom Calmet a 54 ans et le Père Hugo 59, le premier reçoit une "Lettre", ou plutôt un brouet de 22 pages, chacune encombrée d’un vermicelle de citations latines au point que seul un archiviste muni d’une fourchet pourrait aujourd'hui en décanter l’essentiel.

Comme par hasard, c’est un capucin qui l’a écrite... Le Père Benoit Picard vit à Toul et insinue que le Père Hugo est un chroniqueur douteux dont le recueil "Sacrae Antiquatis Monumenta" est truffé d’erreurs. Il supplie Dom Calmet d’en revoir la copie.

Sous la demande très scolastique se cache la jalousie d’un vilain rapporteur. Benoit-Picard est en effet très proche des milieux francophiles de l’évêché de Toul et supporte mal la prétention lorraine du Père Hugo, et plus tard celle de Dom Calmet, d’être les historiographes héroïques de Charles IV et de ses Lorrains. Comme au billard, l’abbé attaque le premier mais c’est le second qu’il vise.

23 Louis XIII et Richelieu

24 Louis XIII et le cardinal. Les redditions

25 bis Richelieu Louis XIII

26 Richelieu dicte a Loui

C'est ainsi que s' écrit l'Histoire de l'Europe, au cœur de ce XVIIe siècle très compliqué, alors qu'en France, un pouvoir bicéphale en tient solidement les rennes. Hugo (Victor, pas l'autre) écrira qu’à l’époque, "Richelieu en était le flambeau et Louis III la lanterne, pour protéger la flamme du vent". On peut comprendre la parabole, à voir le nombre de peintres qui choisirent d'enfermer leur complicité colorée dans les lourdes draperies d'un cabinet secret.

27 Profiter des bons moments

31 Le Nain 5

Il me faut, pour finir, ouvrir une parenthèse. Patrick Boucheron, qui s'y connaît, parlait un jour de la force politique des images et de l'accumulation de faits détenus par les historiens. Sous-entendu: certains d'entre eux les voient mais d'autres les oublient, comme s'ils étaient peu sensibles au baroque, au tragique ou au merveilleux.

C’est par hasard, en lisant voici quelques années, un ouvrage fort documenté sur la Guerre de Trente ans, que je tombai sur cette incroyable histoire de dépliant au Château de Saint-Germain-en Laye... A ma grande surprise, elle tenait en deux lignes, et cet effacement me fit aussitôt penser que je n'étais pas le seul à n'en avoir jamais entendu parler.

Pour l'auteur, elle n'était qu'un détail, en somme ... mais un détail qui, prenant la forme d'un objet innocent, me sembla soudain le logo d'un XVIIe aux bassesses grandioses, un bijou d'ironie dans un écrin de brutalité! Quand j'y pense, j'aurais pu rater cette info éclair, tant elle baignait dans une prose dont l'érudition pointilleuse ne risquait guère de passer ma curiosité au gant de crin... L’absence de la moindre émotion esthétique, devant un drame aussi singulier, montrait une fois de plus le fossé qui sépare le formalisme universitaire de la liberté littéraire.

Il aurait suffi d'un clin d'oeil. Du genre: "Vous m'avez bien lu? Vous rendez vous compte?" L'auteur ne m'en voudra pas d'avoir tenté modestement de le faire à sa place.


JG mai 2017.

37. Louis XIII a dada pretentieuximages 2

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